D'un canal à l'autre

6 au 15 Mai 2018

Deuxième grand voyage* quelques notes prises sur un carnet.... 2 jours et puis plus rien. Des photos abandonnées au fond d'un disque dur, la flemme de tout reprendre.

5 ans plus tard, il est temps de s'y remettre. Une mise en page sommaire, quelques commentaires à retardement. Le travail est fait.

* deuxième voyage mais premier en autonomie totale : pas d'accompagnement du départ de Bordeaux au retour, 7 jours plus tard.

Parcours mythique, un must have dans sa carrière. Le voici au complet. Pas seulement un Toulouse Sète, bien trop classique, mais le Bordeaux Sète. L'itinéraire au complet !

Pour vous expliquer le titre de ce voyage, il faut apporter une précision historique. Il y a bien 2 canaux pour relier l'Atlantique à la Méditerranée.

Le plus ancien, le "canal du midi" relie Toulouse à Sète. Construit Sous Louis au XIVème siècle, par l'ingénieur Pierre-Paul Riquet, de 1666 à 1681 (15 ans). Il permettait de relier la Méditerranée à l'Atlantique. La fin du voyage depuis Toulouse se faisait par la Garonne. La clé de cette construction fût de déterminer le point de partage, point à partir duquel les eaux s'écouleraient soit vers la Méditerranée, soit vers l'Atlantique (point le plus haut du parcours) et d'y emmener suffisamment d'eau pour alimenter le canal. Ainsi fut choisi le seuil de Naurouze (194 m) à environ 50 km de Toulouse, alimenté par les eaux de la Montagne Noire.

Le deuxième canal, le "canal latéral à la Garonne" a lui été construit au XIXème siècle de 1938 à 1856 (17 ans). Il devait terminer la liaison avec l'Océan. Arrivé trop tard, supplanté par l'expansion du train, il n'a jamais trop fonctionné. Il n'est plus exploité pour le transport depuis 1973. Pour le touriste, les ouvrages sont moins historiques, les paysages plus monotones et le parcours bien trop linéaire. Seules curiosités, le pont canal d'Agen ou de Moissac et surtout la pente d'eau de Montech.

Le parcours.... il est évident. 521 km et un dénivelé total de 1800 m. Pas de difficultés particulières ! Les seules montées sont les écluses ou les ponts. Certainement lassé de ce manque de relief, lors de la 5ème étape je me suis fait l'oppidum d'Enserume.

Que reste t'il de ce voyage ?

Moissac et ses pèlerins. J'en ai beaucoup rencontré à l'approche de la ville qui constitue une étape incontournable vers Compostelle.

Le canal après Toulouse. Magnifique, sauvage et à la fois très fréquenté mais semé de vieilles pierres et des paysage magnifiques. Béziers et ses écluses, le Somail et puis Sète. La tombe de Georges Brassens. Sur ce tronçon les emménagements sont beaucoup plus sommaires. Le chemin de halage est peu goudronné et bien souvent seule une sente de la largeur d'une roue. Mais le charme est préservé.

Au seuil de Naurouze j'ai pas mal galéré pour trouver l'itinéraire. Aller toujours plus vite, ne pas se fier aux panneaux... un peu bourrique le bonhomme !

Sur le parcours j'ai appris parfois à mes dépends à anticiper les ravitaillements. Finalement le canal traverse très peu de villes ou village. Il est prudent de faire le plein dès que l'occasion se présente.

Mon regretté vélo Trek FX2. Il était parfaitement adapté à ce parcours et possédait de belles qualités de roulage. Malheureusement je me le suis fait voler quelques mois plus tard. Le cocasse est que le voleur a publié une annonce sur LeBonCoin en suivant. Impossible de faire bouger la police ! s'eût été à moi de mettre au point un guet-apens pour le piéger...

Les sacoches Intersport (env. 35€) qui n'ont pas supporté le voyage mais le magasin a bien voulu me rembourser. Commerçant non ?

Le retour en train. Enormément de monde jusqu'à Toulouse avec beaucoup de cycliste partis pour le WE sur la partie la plus touristique entre Carcassonne et Béziers. Tous n'ont pas pu monter. Ajouter à cela la grève des employés de la SNCF contre la disparition du statut de cheminot. Au final, une correspondance loupée à Toulouse et Sophie qui a dû venir me chercher en voiture.

Mais au final un super moment de liberté, de rencontres, de partages et d'aventure !